Le potentiel insoupçonné des terrains non constructibles pour l’agriculture urbaine

Face à l’expansion des villes et aux défis environnementaux, l’agriculture urbaine se présente comme une solution durable et innovante. Les terrains non constructibles, souvent délaissés, offrent un potentiel considérable pour le développement de cette pratique en plein essor. Cet article explore les possibilités offertes par ces espaces inexploités et les avantages qu’ils peuvent apporter à l’échelle locale et globale.

Qu’est-ce que l’agriculture urbaine ?

L’agriculture urbaine désigne la production alimentaire au sein ou en périphérie des zones urbaines. Elle englobe différentes formes de culture, telles que les jardins partagés, les fermes verticales, les toits végétalisés et les serres sur bâtiments. L’agriculture urbaine répond à plusieurs enjeux actuels : sécurité alimentaire, réduction de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre liées au transport des denrées, renforcement du lien social et création d’emplois locaux.

Pourquoi utiliser des terrains non constructibles ?

Les terrains non constructibles sont des espaces qui ne peuvent pas accueillir de bâtiments pour diverses raisons : réglementation en vigueur, risques naturels (inondations, glissements de terrain), proximité d’infrastructures (routes, voies ferrées), etc. Ces terrains, souvent laissés à l’abandon, représentent une ressource importante pour l’aménagement du territoire et la transition écologique. En effet, ils peuvent être exploités pour développer des projets d’agriculture urbaine, permettant ainsi de valoriser ces espaces et de contribuer à la lutte contre l’étalement urbain.

Les avantages de l’agriculture urbaine sur terrains non constructibles

L’utilisation de terrains non constructibles pour l’agriculture urbaine présente plusieurs avantages :

  • Réduction des coûts fonciers : les terrains non constructibles sont généralement moins chers que les terrains constructibles. Cela permet aux porteurs de projets d’agriculture urbaine de réduire leurs investissements initiaux et de rendre leurs activités plus rentables.
  • Valorisation des espaces délaissés : en transformant ces terrains en espaces productifs, on participe à la revitalisation des quartiers environnants et à l’amélioration du cadre de vie des habitants.
  • Préservation des terres agricoles périurbaines : en privilégiant les terrains non constructibles pour l’implantation d’activités agricoles urbaines, on limite la pression foncière sur les terres agricoles situées en périphérie des villes.

Exemples de projets d’agriculture urbaine sur terrains non constructibles

Plusieurs initiatives ont déjà vu le jour dans différentes villes, illustrant le potentiel des terrains non constructibles pour l’agriculture urbaine :

  • La ferme de Gally, située à Saint-Cyr-l’École (Yvelines), occupe un terrain de 3 hectares en zone inondable. Elle propose une offre diversifiée (maraîchage, élevage, apiculture) et participe à la sensibilisation du public aux enjeux agricoles et environnementaux.
  • Le jardin solidaire de la Bourguignonne, à Dijon, est installé sur un terrain non constructible de 2 500 m², en bordure d’une voie ferrée. Ce jardin partagé, géré par une association locale, permet aux habitants de cultiver leurs propres légumes et favorise la mixité sociale.

Les défis à relever pour développer l’agriculture urbaine sur terrains non constructibles

Malgré son potentiel, l’exploitation de terrains non constructibles pour l’agriculture urbaine soulève plusieurs défis :

  • La réglementation : les règles d’urbanisme peuvent parfois constituer un frein au développement de projets agricoles sur ces terrains. Il est donc nécessaire d’adapter les documents d’urbanisme (PLU, SCOT) pour faciliter l’installation des agriculteurs urbains.
  • La qualité des sols : certains terrains non constructibles peuvent être pollués ou présenter une faible fertilité. Des techniques spécifiques (phyto-remédiation, cultures hors-sol) peuvent être mises en œuvre pour pallier ces problèmes.
  • Le financement : les projets d’agriculture urbaine nécessitent des investissements importants (aménagement des espaces, acquisition de matériel, formation des agriculteurs). Les collectivités locales et les acteurs privés ont un rôle à jouer dans le soutien financier de ces initiatives.

En dépit de ces défis, l’agriculture urbaine sur terrains non constructibles offre une opportunité unique pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux actuels. En valorisant ces espaces délaissés, les villes peuvent se réinventer et contribuer à la construction d’un modèle alimentaire plus durable et résilient.